Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 mai 2020 5 08 /05 /mai /2020 08:00

Nathan, douze ans, s'interroge sur l'allemand. Apprendre une fois encore des choses absurdes risque d'être la fois de trop. Mais qu'est-ce donc que tous ces cas à apprendre, le nominatif, l'accusatif, etc. ?...
Retrouvons un peu de sens, car, contrairement à ce que nous croyons souvent, ce que nous apprenons est loin d'être insensé contrairement aux apparences.

Apprendre une langue, c'est apprendre un autre point de vue sur le monde : cela rafraîchit l'esprit car cela nous sort de nos évidences.

L'allemand (sans majuscule à allemand donc je parle de quelque chose, ici, de la langue ; si je voulais parler d'un être, je mettrai une majuscule : l'Allemand), l'allemand va se poser cinq questions face à une situation.

La première : on se repose ou non ?
Il y a plein d'autres façons de la dire. C
'est un point de vue statique ou dynamique ? Envisage-t-on les choses comme si elles bougeaient ou comme si elles ne bougeaient pas ? Un appareil photo suffit ou une vidéo est nécessaire ?

Si c'est un point de vue statique, en grammaire on dit qu'il y a un verbe d'état.
Si c'est un point de vue dynamique, en grammaire on dit qu'il y a un verbe d'action.

 

Examinons le point de vue dynamique. Les quatre autres questions correspondent à chaque cas. Elles sont simples car si une langue était trop difficile, personne ne pourrait la parler ! Et les enfants n'arriveraient pas à l'apprendre, elle finirait par disparaître.

Donc, quatre questions simples (je n'ai pas dit faciles, j'ai dit simples).
Pour savoir à quel cas est un nom, etc.

Première question : est-ce l'acteur principal ?
Oui : c'est au nominatif.
Non : deuxième question.

Deuxième question : est-ce que ça pourrait le devenir ?
Oui : accusatif.
Non : troisième question.

Troisième question : est-ce qu'on fait ça pour ou contre lui ?
Oui : datif.
Non : quatrième question.

Quatrième question : est-ce qu'on parle de lui ?
Oui : génitif.
Non : il y a une erreur quelque part...

Nathan est très content : finalement, il y aurait bien du sens à trouver, et ça change tout.

Je lui donne quelques phrases pour s'entraîner.
L'une d'entre elles pour exemple :
Pierre écrit une lettre à Paul dans le salon.

Pierre : est-ce l'acteur principal ? Oui. Au nominatif.

Une lettre : est-ce l'acteur principal ? Non.
Est-ce que ça pourrait le devenir ? Oui : Une lettre est écrite par Pierre. Une lettre (à Paul) est écrite dans le salon par Pierre. Donc, une lettre, accusatif (en français on dirait COD !).

à Paul : est-ce l'acteur principal ? Non. Pourrait-il le devenir ? Non (À Paul, Pierre écrit une lettre dans le salon. C'est la même scène.)
Est-ce qu'on fait ça pour ou contre lui ou elle ? Oui. Datif : à Paul est au datif.

dans le salon : est-ce l'acteur principal ? Non. Pourrait-il le devenir ? Non. Est-ce qu'on le fait pour ou contre lui ? Non. Est-ce qu'on parle de lui ? Oui. Génitif.

 

Voilà, cela n'explique pas tout, cela ne fait pas tout, mais cela redonne du sens, et du coup une lueur d'espoir...

 

Partager cet article
Repost0
29 mars 2019 5 29 /03 /mars /2019 10:00

Le protocole de séparation dans l'espace est le plus puissant protocole de gestion mentale que je connaisse (et vu que je fais de la gestion mentale depuis 1983...). Il est simple et efficace. Il suffit tout simplement de mettre l'énoncé à un endroit et de faire à un autre endroit. Ainsi, la source d'information et la production sont séparées dans l'espace. On a le droit de se déplacer librement entre les deux : chacun fait autant d'allers-retours qu'il le souhaite.

Il est efficace car il permet à celui qui l'applique d'intégrer les données à son rythme, d'évoquer comme il le souhaite, et d'allier l'activité du corps à celle de la pensée.

Alors pourquoi, s'il est simple et efficace, n'est-il pas plus diffusé ?

Justement parce qu'il est simple et efficace. Sans doute les « praticiens » en « gestion mentale », conseillers jeunes, coachs et autres orthopédagogues craignent-ils pour leur clientèle. À tort. La souffrance scolaire est immense : nous pouvons montrer et diffuser les protocoles les plus puissants, il restera encore beaucoup à faire, chacun à son niveau.

De nombreux formateurs en gestion mentale connaissent ce protocole, car ils furent à un moment ou à un autre mes élèves, même s’ils « oublient » de le mentionner.

Alors pourquoi ne pas diffuser davantage ce qui est simple et efficace ?...

Je reviendrai sur ce protocole en donnant des exemples d'applications à la maison, en cabinet ou en classe.

Partager cet article
Repost0
16 octobre 2018 2 16 /10 /octobre /2018 08:00
« Je suis trop contente car j'ai testé, hier et aujourd'hui, deux méthodes simples sur un élève que ma collègue m'a "donné" car elle n'a pas le temps de s'en occuper. 
C'est un petit CP de 6 ans qui vit en France depuis quelques mois seulement. Dans sa famille, ils n'échangent qu'en arabe. Les parents ne parlent pas français mais mon petit élève, Mouloud, se débrouille déjà très bien. 
Or, il rame pour l'apprentissage des lettres (lecture et reconnaissance.) 
 
Cela fait depuis le début de l'année scolaire que je travaille avec lui et j'étais au summum de la frustration car je n'arrivais pas à lui faire lire les lettres L et D de son prénom (curieusement, il connaissait déjà les autres...ouf !) Il les reconnait, mais impossible de lui faire dire le nom de ces deux lettres qu'il se plaisait à rebaptiser E, I, X etc... un peu au hasard.
 
Appel à la rescousse de l'enseignante qui était bien en peine de me donner une méthode.  C'est un peu  : "Sophie, fait au mieux, s'il n'y arrive pas, ce ne sera pas de ta faute." 
 
Après nos deux journées de formation, j'ai décidé de tenter deux choses. D'abord lui montrer la lettre, puis lui faire fermer les yeux et lui demander s'il la voyait toujours. Recommencer jusqu'à ce qu'il la visualise bien (2 / 3 essais) puis lui faire tracer sur son ardoise. 
Et là... il me donnait le nom qui allait avec la lettre. Trop chouette.
Pour ancrer le souvenir, j'ai usé du déplacement. Je pose deux lettres sur une chaise. Il va les retourner et revient vers moi pour me les dire. S'il se trompe ou s'il n'est pas sûr, il y retourne, et, pour l'instant, il a été capable de conserver le souvenir de ces deux lettres d'un jour sur l'autre, lui qui les oubliait dans la seconde. 
Je verrai bien si, après ce mercredi passé à la maison, il les saura toujours jeudi. 
Sinon, je recommencerai. Mais déjà, quel progrès... 
 
Voilà. C'est chouette. »
 
C'était le témoignage de Sophie après sa formation, « Penser moins pour penser mieux ». Bien sûr, son nom comme celui de son jeune élève ont été changés.
Partager cet article
Repost0
12 octobre 2018 5 12 /10 /octobre /2018 08:00

Nous pouvons attendre de nous réveiller un jour avec une motivation qui nous permettra d'aller en cours ou d'affronter les situations pénibles de la journée. Mais nous risquons attendre longtemps.

 

Pourquoi ?

 

Parce que dans une attente passive, le temps passe comme le train que regardent les vaches, sans les emmener en voyage vers de plus verts pâturages.
Une des racines profondes de la démotivation est la passivité, la croyance que non, nous ne pouvons rien faire, rien à rien. Or nous pouvons agir. Bien sûr, nous ne pouvons pas contrôler l'océan, mais cela n'empêche pas de prendre la mer et d'arriver à bon port. Nous ne pourrons pas changer la vie, mais nous disposons de suffisamment de capacités pour diriger notre vie.
Des films comme Le fabuleux destin d'Amélie Poulain illustrent cette possibilité de changer le cours des choses malgré une vie « banale ». Amélie Poulain pourrait sombrer dans la morosité du quotidien, céder à la tentation de se laisser aller et laisser agir les méchants à leur guise. Or elle n'en fait rien. Elle agit et change non pas l'univers mais le cours des choses, la vie des êtres qui l'entourent et en retour la sienne même.
Comme le disait Wang Yangming, un des quatre grands maîtres du confucianisme : « Agir est facile. »

 

Mais comment agir, comment en entretien sortir de cette passivité ?
Voici trois pistes.

 

Tout d'abord, distinguer « cerveau » et « conscience ». Pourquoi ? Si nous sommes le jouet de notre cerveau, nous retombons dans une passivité du style : « Je n'y peux rien, c'est mon cerveau ! » Tout devient alors inéluctable. Or c'est faux, le cerveau, organe plastique, est sensible à nos pensées qui le modèlent. Comme la poule et l’œuf qui s'engendrent mutuellement, notre cerveau est la base biologique de nos pensées qui en retour l'influencent. Ainsi, non seulement nous aurons notre mot à dire, mais le dernier mot.

 

Puis, comprendre que le temps de l'enfance est révolu, cette période d'insouciance (pour nous) où notre cerveau ou nos parents se souciaient de tout pour nous à notre place. Nous sommes devenus grands, au moins pour notre cerveau qui attend des instructions. En l'absence desquelles il tombe en déshérence. Pour comprendre corporellement cette situation, appuyez sur l'accélérateur de votre voiture ou pédalez à toute allure, et soudain arrêtez d'accélérer et de toucher votre volant ou votre guidon. Votre voiture ou votre vélo continue d'avancer, tandis que vous voilà réduit à une passivité totale. Il manque de votre part impulsion et orientation. Nous pouvons ainsi nous sentir démotivés tout simplement par oubli de notre part de responsabilité : c'est à nous d'orienter le cours de notre vie, en la prenant en mains.

 

Enfin, découvrir les trois éléments indispensables à toute activité réussie. Pour cela je donne trois activités. Je commence toujours par une activité de réussite (certains préfèrent commencer par faire vivre une situation d'échec à leurs élèves ou leurs stagiaires, histoire de bien montrer qui est le maître - je les laisse à l'inconscience de leurs actes). La personne ayant réussi une activité, elle dispose d'un matériel mental qu'elle a elle-même élaboré et que nous explorons ensemble. Je propose ensuite une activité où elle n'a pas de matériel mental à sa disposition, et où elle est donc condamnée à échouer. Ces deux activités, l'une réussie et l'autre non, permet d'établir une comparaison et de rechercher les conditions du succès. C'est bien l'activité mentale, la passivité engendrant inéluctablement l'échec. Nous terminons par une troisième activité, du style "test d'attention". Je montre ainsi le troisième élément indispensable à toute réussite : l'objectif.
Et il se trouve que c'est à chacun de nous de se fixer ses propres objectifs...

 

La passivité se nourrit d'une méconnaissance de la conscience, de la responsabilité que nous avons à la développer, des moyens de la faire grandir. Cette ignorance engendre la démotivation. Une connaissance plus grande de ses ressources conscientes et du rôle que nous avons à jouer dans notre propre vie alimente la motivation. Qu'attendons-nous pour agir maintenant que nous savons que faire ?...

Partager cet article
Repost0
10 avril 2018 2 10 /04 /avril /2018 09:00

Voici un exemple d’utilisation d’une méthode utilisable par les élèves, leurs parents, les accompagnants, les enseignants, pour commencer l’étude d’un texte et en parler.

C’est une méthode en quatre étapes, que nous pourrions appeler COSA, pour Cadrage, Objectivité, Subjectivité, Action.

 

Quel que soit son âge, l’élève lit le texte quatre fois, en quatre étapes donc. On recherche à chaque étape des éléments précis dont on dresse une liste.

Lors de la première étape, le cadrage, on recherche quels mots permettent de savoir où et quand se passe le récit.

Lors de la seconde étape, l’objectivité, on recherche tous les éléments du texte se rapportant aux univers sensoriels : visuel, sonore, tactile, gustatif, olfactif.

Lors de la troisième étape, la subjectivité, on recherche les émotions ou les idées présentes dans le document.

La quatrième étape, l’action, recherche ce que font les choses ou les êtres.

 

Voici un exemple avec une poésie tombée au bac français en 2012.

 

L'Enterrement

Je ne sais rien de gai comme un enterrement !
Le fossoyeur qui chante et sa pioche qui brille,
La cloche, au loin, dans l'air, lançant son svelte trille1,
Le prêtre en blanc surplis2, qui prie allègrement,

L'enfant de cœur avec sa voix fraîche de fille,
Et quand, au fond du trou, bien chaud, douillettement,
S'installe le cercueil, le mol éboulement
De la terre, édredon du défunt, heureux drille3,

Tout cela me paraît charmant, en vérité !
Et puis tout rondelets, sous leur frac4 écourté,
Les croque-morts au nez rougi par les pourboires,

Et puis les beaux discours concis, mais pleins de sens,
Et puis, cœurs élargis, fronts où flotte une gloire,
Les héritiers resplendissants !

Paul Verlaine, Poèmes saturniens, 1866

 

1 Trille : note musicale, sonorité qui se prolonge.
2 Surplis : vêtement à manches larges que les prêtres portent sur la soutane.
3 Drille : homme jovial.
4 Frac : habit noir de cérémonie.

 

Première étape – Cadrage (espace-temps)

se passe ce poème ? Dans un cimetière.

Quels éléments du texte nous permettent de le dire ? Bien que le terme « cimetière » soit absent, nous pouvons le deviner rapidement grâce au titre, « L'enterrement », repris dans le premier vers, et « Le fossoyeur », au second vers. Mais est-ce un cimetière catholique, protestant, juif, musulman ? « La cloche », « Le prêtre en blanc surplis », « l’enfant de cœur » permettent de savoir qu’il s’agit d’un cimetière catholique. Le poète décrivant la scène suggère que nous sommes en France, ou tout au moins en Europe.

Quand se passe ce poème ?

Avec « Tout cela me paraît charmant », l’auteur nous fait savoir qu’il assiste à la scène ou que l’action lui est contemporaine. On peut la dater d’avant 1866, date de publication du poème, ou d’une façon plus large, dans la seconde moitié du XIXe siècle.

 

Seconde étape – Objectivité (les univers sensoriels)

Recherchons les termes qui donnent à voir, comme ceux décrivant l’univers chromatique (les couleurs, valeurs...).

Nous trouvons « brille », qui indique un reflet métallique, « blanc » pour le surplis du prêtre, « rougi » pour le nez des croque-morts, « resplendissants » qui est au sens propre un terme indiquant la luminosité.

Il y a des couleurs suggérés par certains mots mais qui ne sont pas dites explicitement, comme le noir avec « au fond du trou » et « frac ». Nous reviendrons plus loin sur le contraste entre les couleurs dites et celles passées sous silence.

Pour l’univers sonore, nous avons « le fossoyeur qui chante », « la cloche » et son « trille », « le prêtre » qui « prie », la « voix […] de fille » de « l’enfant de cœur », les « discours concis » : chant, prière, voix, discours et son de cloche remplissent l’espace sonore.

Pour l’univers olfactif, peut-être que « les croque-morts au nez rougi par les pourboires » apportent l’odeur du vin par leur haleine chargée dans l’alcool bu avec les pourboires et qui rougissent leur nez.

Pour l’univers gustatif, seul le terme « pourboire » pourrait suggérer une boisson alcoolisée.

Pour l’univers tactile, nous relevons « fraîche », « chaud », « douillettement », « mol », « éboulement » qui donne une touche de rugosité atténuée par l’adjectif « mol », « édredon », « rondelets », et si nous ajoutons le ressenti corporel, nous avons également « svelte » et « élargis ».

 

Troisième étape – Subjectivité (émotions, idées, sensations)

« gai », « allègrement », « heureux », « drille », « charmant » racontent une émotion de joie, comme « cœurs élargis ».

« beaux » parle de l’idée la beauté, et nous trouvons un sentiment de fierté avec les mots « gloire » et « resplendissants ».

 

Quatrième étape – Action (actions des êtres ou des choses)

Le fossoyeur chante, et sans que le texte le dise de façon explicite, nous pouvons supposer raisonnablement qu’il manie la « pioche qui brille » pour creuser le trou.

La cloche sonne. Le prêtre prie, accompagné par l’enfant de cœur. Les croque-morts s’affairent autour du cercueil. Les héritiers, et peut-être aussi les amis du défunt, font de « beaux discours concis, plein de sens ».

 

Nous avons effectué les quatre étapes. Nous avons pu les faire grâce à notre connaissance du vocabulaire. Cela nous permet d’avoir déjà une idée, une compréhension du poème. Nous pouvons alors exprimer nos idées, nos émotions, nos sensations face à ce texte.

Jusqu’ici, nous n’avons utilisé aucune connaissance grammaticale ou technique du français. Nous pouvons toujours le faire, ou nous pouvons toujours rechercher les corrections standards disponibles, celle que peut donner un enseignant, celle que l’on trouve sur internet, et on s’apercevra que nos quatre étapes permettent de mieux comprendre ces corrections.

 

Je vais maintenant apporter une touche d’analyse grammaticale, dans la suite de celle reprise de Georges Galichet et travaillée avec les concepts que j’ai élaboré à partir de la théorie d’un de mes maîtres et amis, Antoine de La Garanderie.

 

Reprenons les quatre étapes.

La scène se passe dans un cimetière, mais ce terme lui-même n’est pas utilisé par l’auteur. À la place, il mentionne un « enterrement » et un « fossoyeur ». Recherchons les catégories grammaticales de ces mots. Ce sont bien des noms, mais alors que « cimetière » est un nom d’endroit, « enterrement » est un nom d’action et « fossoyeur » un nom d’acteur.

L’auteur a donc préféré deux éléments dynamiques, action et acteur, à un élément statique, endroit, pour nous permettre de situer le récit dans l’espace. Nous pourrions y voir la trace de la tournure de pensée du poète qui a toujours eu un faible pour une vie de bohème, mais cela serait peut-être exagéré. Nous pouvons noter cependant un premier antagonisme : au lieu de parler directement d’un endroit désignant l’absence éternelle de mouvement – le cimetière – l’auteur choisit de le cacher pour mettre en avant deux termes dynamiques.

Le poème ne donne aucune indication temporelle : ni la saison, ni l’année ne peuvent être deviner. L’action est simplement contemporaine à l’auteur, autour de 1866, date de publication du poème. En ne donnant aucune indication explicite de date, on est autorisé à croire que l’action peut se dérouler n’importe quand. Cela aide à donner l’impression d’une description hors du temps, d’une relation (le fait de relater, dire) d’un fait général voire une vérité absolue.

 

L’univers visuel raconté met en lumière le reflet métallique, les couleurs blanche et rouge, mais cache la couleur noire derrière d’autre mots. Nous retrouvons ici un second antagonisme.

L’univers tactile regorge de contrastes : le mot « fraîche » s’oppose à « chaud », le mot « éboulement » contraste avec « mol », le mot « rondelets » qui décrit une horizontalité s’oppose à la verticalité de « frac écourté », comme « svelte » contraste avec « élargis ».

Notons au passage le choix du terme « éboulement », plus dynamique que le statique « éboulis ».

L’univers olfactif compte un contraste sous-entendu : les croque-morts qui devraient avoir une haleine fétide – à croquer le gros orteil du défunt pour s’assurer qu’il est bien mort – se retrouvent à exhaler le vin rouge.

 

Ces antagonismes se prolongent au niveau émotionnel : nous voici au cimetière, lors d’un enterrement, et au lieu de rencontrer de la tristesse, de la peine ou des sentiments sombres, l’auteur nous donne des mots joyeux, de la beauté et de la lumière. Même le « défunt » devient un « heureux drille ».

 

Et le choix du dynamisme entamé avec le choix de noms d’actions au détriment d’un nom d’endroit se retrouve lors des actions : chaque personne fait quelque chose, et même les choses mentionnées comme la pioche ou la cloche sont également en mouvement.

 

L’auteur joue ainsi à cache-cache, en occultant certaines choses évidentes, comme le caractère statique du repos éternel, la couleur noire ou la tristesse, et en mettant en avant des éléments plus profonds : le dynamisme de l’enterrement, les couleurs étincelantes et la gaieté.

 

Cette analyse du texte n’a fait appel qu’à nos connaissances de vocabulaire et de grammaire. Même si on n’a pas relevé que la terre chaude recouvrait le cercueil comme une couverture douillette sur le mort, on aura relevé suffisamment d’éléments pour d’une part expliquer le texte, et d’autre part souligner qu’il y a de nombreux contrastes.

Lorsque le professeur de français racontera l’intention (présumée) de l’auteur de condamner la morale sociale comme une façade, une apparence, nous aurons des éléments pour étayer cette affirmation.

Lorsque nous apprendrons que c’est un sonnet, une forme de poésie destinée à parler d’amour ou de sentiments, nous y verrons mieux un autre clin d’œil de Verlaine à jouer avec les contrastes.

Et lorsque nous saurons que les deux quatrains de la première moitié du sonnet forment des rimes embrassées, nous sourirons de voir un autre clin d’œil du poète car nous nous souviendrons qu’en se refermant sur elles-mêmes, les rimes embrassées procurent un sentiment d’espace qui tout embrasse.

Mais tout ceci, c’est si nous avons suivi en français !... Ce qui n’est pas nécessaire pour effectuer les quatre premières étapes. Alors n’hésitez plus, parcourez vos textes à la recherche de leur lieu et leur moment, de leurs sensorialités, de leurs idées, émotions ou sensations, et de leurs actions.

Action !

 

 

 

Partager cet article
Repost0
29 septembre 2014 1 29 /09 /septembre /2014 10:00

Voici une difficulté rencontrée par un adulte lors du protocole des 8 voyages. (on regarde la même image 8 fois avec un projet différent)

Au premier voyage, le projet est libre, spontané.
L'idée est que l'image est un buffet en self-service.
On prend ce qui nous fait plaisir, et le dialogue porte ensuite justement sur ce que nous avons pris.

Dans ce travail, où l'évocation est sollicitée, il y a un double obstacle qui apparaît aux adultes.
D'une part, il y a la quantité d'énergie que demande le travail évocatif. Mais ce n'est pas l'obstacle principal.
D'autre part, il y a la qualité de l'énergie apportée, qui est sans doute l'obstacle principal car cela bouscule la représentation que l'on a de nous-même, surtout quand on est adulte où on croit que l'on sait déjà tout, et où on peut être performant sur le plan culturel ou intellectuel (sans forcément l'être sur le plan évocatif).

Commencer le travail sur l'évocation, c'est accepter que l'on a besoin de le faire...
et ce n'est pas toujours évident.

Partager cet article
Repost0
2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 17:00

Grande question : combien de temps travailler avec un enfant "précoce" (E.I.P., enfant intellectuellement précoce) ?

 

Le travail avec les enfants précoces est en général plus long, aussi vaut-il mieux miser sur 10 heures d'entretien (l'équivalent d'un bilan approfondi) que sur 6 heures (l'équivalent d'un bilan complet : http://www.rava-reny.com/entretien_pedagogique.htm).
Pourquoi ?...
Comme l'entourage l'a souvent remarqué, les précoces rechignent à faire ce qui leur semble insensé. Tant qu'ils n'ont pas découvert ou inventé le sens d'une activité, ils refusent souvent de la faire (ou de la faire vraiment).
Par habitude, les précoces arrivent chez moi avec une tonne de questions (au moins), d'autant plus lourdes qu'elles sont secrètes. Tant qu'il n'y aura pas de réponses à ces questions, ils n'accorderont aucun sens à ce que nous pouvons faire ensemble. Et quand d'un coup le sens est là, un changement peut se voir. Tout cela prend du temps.


La pensée des précoces est si rapide qu'ils la pensent souvent instantanée. Elle est parfois décrite comme arborescente.
Leur pensée fait que leurs questions ressemblent aux feuilles d'un arbre : très éloignées les unes des autres. Nous remontons doucement aux branches, puis au tronc. Là se trouve l'unité, le lieu de passage de la sève, le point d'équilibre entre les racines profondes de la terre et les feuilles légères du ciel.
Alors il redevient possible d'avoir les pieds sur terre et la tête dans les étoiles.

Alors à ce moment-là, mémoriser, comprendre, réfléchir devient possible car la place de chacun et de chaque chose est mieux définie.
On découvre alors que oui, chacun de nous a une place dans le monde, une place où on peut prendre toute notre place. L'arbre ne cache plus la forêt et la forêt ne cache plus l'arbre. L'arbre fait partie de la forêt tout en restant un arbre, et la forêt est aussi dans l'arbre tout en restant une forêt.

Pour effectuer ce travail, dix heures d'entretien semblent plus raisonnable que six...

Partager cet article
Repost0
28 juin 2013 5 28 /06 /juin /2013 10:00

La dyslexie n'existe pas en gestion mentale. Il y a seulement des différences de fonctionnement cognitif dont le système scolaire n'arrive pas à tenir compte efficacement.

Cela dit, voici quelques pistes, dont certaines nouvelles en GM, sur la dyslexie. Je pourrais développer sur plusieurs journées de formation donc l'article sera bref...

 

 

Des pistes pratiques

1) Bien sûr, le protocole de séparation dans l'espace est tout à fait adapté et efficace. Le protocole de séparation dans le temps marche moins bien et pourra être utilisé à défaut.

2) L'échelle de compréhension avec une préférence marquée pour le niveau objet et le niveau corps.

3) Les six natures de production avec une préférence pour la production plastique.

4) Une prégnance de l'espace dans le traitement spatio-temporel de l'évocation.

5) Un recours privilégié aux évocations en P1 proche des évocations tactiles, souvent premières.

6) Le protocole d'orthographe ansérine.

Cela a l'air simple, et ça l'est. Mais par expérience, ce qui est simple et efficace n'intéresse personne (j'ai compris pourquoi, ce sera l'objet d'un autre article !). Cette simplicité dans la pratique et l'accompagnement est aussi le fruit d'une longue simplication qu'apporte notre formation de formateurs par exemple.

 

Pratiques oui mais pas facile à trouver

Ces six pistes pratiques existent, leur efficacité peut être démontrée facilement, et pourtant il y a des obstacles. Je ne parlerai que de ceux relatifs aux personnes "faisant" de la "gestion mentale". Reprenons les pistes une par une.

1) Tous les formateurs ne connaissent pas le protocole de séparation dans l'espace, pourtant un protocole de base. Certains le connaissent mais ne le montrent pas (trop simple et efficace ?...). Ensuite il y a toutes les personnes qui font de la gestion mentale sans avoir suivi un cursus sérieux ou en ont suivi un il y a vingt ans sans jamais rencontrer d'autres formateurs... Il faut actuellement seize jours de formation, soit 96 heures, pour faire un premier tour complet de la gestion mentale... La plupart des gens qui se réclament de la gestion mentale ont à peine six heures (une journée de formation, ce que l'on accorde à la plupart des enseignants, hélas).

2) L'échelle de compréhension est inconnue de quasiment tous les formateurs ou praticiens. Elle a pourtant donné lieu à des articles papiers, des pages web, des posts dans le blog. Et bien sûr elle est présentée dans la formation espace-temps que j'anime, et développée dans d'autres formations comme Apprivoiser les maths au primaire (six heures, formation ouverte à tout sans aucun pré-requis).En plus des 4 niveaux fixes, il y a 3 niveaux intermédiaries, donc en tout 7 étapes dans l'échelle de compréhension, souvent toutes nécessaires chez les dyslexiques.

3) Les six natures de production sont méconnues. Les anciens formateurs en gestion mentale connaissent au mieux les productions écrites, orales et gestuelles, ignorant superbement la production graphique. Visiblement ils n'ont jamais entendu parler des travaux d'un certain Roger Sperry (juste prix Nobel en 1981), des spécialistes de la peinture ou de la bande dessinée. Quant aux productions musicales ou plastiques, ils n'en ont jamais entendu parler. Pour l'instant, je les présente notamment dans la formation espace-temps (4 jours après 6 jours préalables de formation) et dans d'autres circonstances éventuellement. Comme la gestion mentale se donne pour objectif entre autres les moyens de s'adapter au monde extérieur, comme le système scolaire, il est primordial de connaître les modalités des formes d'expression qui existent afin d'en tenir compte.

4) La prégnance de l'espace est mieux connue chez les dyslexiques en gestion mentale. Pour autant, peu savent comment se servir de ce fait. Je ne donnerai qu'un exemple : l'importance de donner la distribution d'une histoire avant de la raconter (ou la lire, etc.), c'est-à-dire présenter tous les acteurs avant de commencer l'action. Cela évite les réglages continuels de l'espace d'accueil qui brouille l'image et font perdre le fil de l'histoire.

5) Les évocations en P1, avec une disjonction ou une confusion avec les évocations en P2, ont été observées depuis longtemps. Pour autant, comme peu ont lu les ouvrages fondateurs d'Antoine de La Garanderie (des milliers de pages donc il faut bosser), des protocoles d'harmonisation entre P1 et P2 comme celui montré dans Les profils pédagogiques sont encore méconnus (ils datent seulement de 1980...).

Pour les évocations tactiles, c'est plus difficile. Beaucoup imaginent que c'est la kinesthésie de la PNL, alors que non, c'est un autre domaine avec une saveur spécifique. Pour ceux qui aiment la densité : http://www.rava-reny.com/gm/evocation&mouvement.htm

6) Le protocole d'orthographe ansérine a fait ses preuves. Mais pour qu'il soit efficace, il faut savoir le marier avec l'échelle de compréhension et la prise en compte du besoin d'espace... Donc dans la plupart des cas, les personnes qui se réclament de la gestion mentale n'en tireront pas toute l'efficacité qui réside dans cette pratique.

 

 

Éclairage supplémentaire sur P1-P2

Je donnerai juste un éclairage supplémentaire sur la piste n°5.

Très souvent, chez les "dyslexiques", les évocations en P1 (en clair quand on pense à une situation concrète, de la vie quotidienne, des êtres, des choses) et que les évocations en P2 (en clair quand on pense à des nombres, des mots) ne se font pas avec la même nature d'évocation. Les deux domaines sont souvent étanches, ou pris l'un pour l'autre comme dans la confusion p, d, b, q.

Exemple : quand je pense à coccinelle, je vois mentalement (je mentevois) une vraie coccinelle.

Quand je pense à l'orthographe du mot coccinelle, je l'entends ou je me la parle.

Piste : assouplir la barrière entre P1 et P2, entre les deux natures d'évocation : visuelle et auditive.

Comment ? Avec le protocole d'orthographe par exemple.

 

Éclairage supplémentaire sur les évocations tactiles et l'espace

Dans sa recherche, Antoine de La Garanderie, après avoir épuisé l'exploration des évocations visuelles et auditives, introduit une troisième nature d'évocation nécessaire sur les plans théorique et pratique : les évocations tactiles.

Désolé pour ceux qui n'ont pas suivi mon stage espace-temps où une approche pratique de cette notion est présentée, la suite peut être soit difficile à suivre, soit faussement facile.Mais ça peut aussi donner des idées.

 

Le petit enfant évoque spontanément dans une des trois natures d'évocation : visuelle, auditive, tactile.

Tout va bien jusqu'à la rencontre des concepts qui ne peuvent se penser que dans l'espace ou le temps.

Ceux qui évoquent visuellement choisissent souvent l'espace, conaturel aux évocations visuelles.

Ceux qui évoquent auditivement choisissent souvent le temps, conaturel aux évocations auditives.

Mais ceux qui évoquent tactilement choisissent... quoi ?... Ni l'espace ni le temps ne sont conaturels aux évocations tactiles : la motilité est autre chose.

Alors, pour penser les concepts, il va falloir choisir.

Pour certains, le choix est fait une fois pour toutes. Et c'est clair.

Pour d'autre, non. Et c'est trouble.

À chaque fois, le choix est à faire et du coup ralentit la pensée. Ce qui génère un trouble.

Il y a quand même une préférence.

Des évocations tactiles premières, prolongées par de l'espace ou des évocations visuelles, sont souvent observées chez les dyslexiques (par les dyslexiques !).

Pour les dyscalculiques ?... Et les autres dys ?... Un article à la fois !

 

 

Encore d'autres pistes ?... Oui !

Reprenant la démarche d'Antoine de La Garanderie d'interroger les experts dans leur domaine, j'ai interrogé les experts de l'apprentissage corporel en conscience, des professeurs d'"arts martiaux" internes. Et là nous avons découvert qu'il existe depuis des siècles en Chine des exercices physiques à accomplir avec des évocations et qui ont pour effet de réduire la dyslexie... Après tout, pourquoi pas, on essaie parfois des lunettes à prisme...

Un autre champ d'exploration s'ouvre.

 

Tous ces protocoles sont présentés et appliqués lors du stage explorer et piloter son intelligence pour les jeunes, dont le prochain a lieu du 19 au 23 août près de Bordeaux.

En plus de ces protocoles, il en existe d'autres comme ceux de la saturation des évocations ou des huit voyages, qui stabilisent, tonifient, fortifient et assouplissent la pensée.

 

Il y a donc de nombreuses pistes à suivre en gestion mentale concernant la dyslexie.

Mais qui se donne la peine de vraiment s'y intéresser ?...

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
9 juin 2013 7 09 /06 /juin /2013 09:00

Une de mes stagiaires émet l'hypothèse, probable, que certains dyscalculiques seraient dans le temps sans pouvoir accéder à l'espace. La conservation du nombre serait alors analogue à de l'espace. Considérer la conservation de la quantité (nombre) comme de l'espace se tient comme idée.

Du coup, comment construire l'espace à partir du temps ?...

Dans la formation "Situer les écueils de la compréhension avec l'espace-temps", nous voyons que le temps engendre l'espace et que l'espace engendre le temps.

Nous savons également avec la "loi des évocations", énoncée par Antoine de La Garanderie dans Les Profils pédagogique que c'est à partir d'une évocation visuelle qu'un visuel évoque auditivement (et que c'est à partir d'une évocation auditive qu'un auditif évoque visuellement).

Dit autrement, que pour accéder à un aspect complémentaire de sa gestion mentale, il faut d'abord vivre pleinement sa spontanéité.

Donc, si je veux passer du temps à l'espace, je dois épuiser tout le sens que porte le temps : ensuite, l'espace apparaîtra comme la suite naturelle du temps, comme le fruit apparaît après l'accomplissement de la fleur.

Comment épuiser le sens du temps, comment saturer la démarche temporelle, comment remplir jusqu'à plus soif ?...

Eh bien puisque cette stagiaire utilise des manipulations d'objets que proposait Piaget, utilisons-les.

Prenons des plaquettes en bois (ou plastique) de couleurs différentes (et de formes rectangulaires de préférence) et un récipient transparent qui puissent les contenir exactement c'est-à-dire sans qu'il y ait d'espaces vides entre les objets (pas d'interscices visibles).

Disposons-les ou faisons-les disposer ou suivons les instructions de la personne (trois postures du niveau corps de l'échelle de compréhension : spectateur, acteur, metter en scène) afin de remplir le récipient.

Disons, ou faisons dire, ou laissons-nous guider pour dire (trois postures) l'ordre dans lequel les plaquettes sont disposées. Par exemple ce sera : rouge, orange, jaune, vert, bleu, mauve. Appelons cette configuration la configuration A (ou l'ordre A). Annonçons que nous allons cacher le récipient en le recouvrant (mieux que de le changer de place) et qu'une fois caché, nous devrons chacun devoir dire l'ordre. Afin de pouvoir dire l'ordre, nous avons à l'évoquer. Ensuite VMC : on vérifie et éventuellement on modifie et/ou on complète notre évocation.

On renverse alors le récipient : est-ce le même volume ? Si oui, alors on évoque bien cette configuration, appelons-la configuraiton B, dans notre exemple ce sera : mauve, bleu, vert, jaune, orange, rouge.

On renverse de nouveau le récipient : est-ce le même volume que le départ ? (la configuration est la même)

On retire les plaquettes et on les mets dans l'ordre inverse : on voit alors la configuration B,. Est-ce le même volume ?

On revient à notre configuration de départ, la configuration A. Est-ce le même volume ?

On intervertit les deux dernières plaquettes : est-ce le même volume ?

 

L'idée est de modifier l'ordre et de faire évoquer la conservation de l'espace. L'espace est le même malgré le changement de l'ordre. Quel que soit la séquence de mes couleurs, par exemple vert, mauve, orange, bleu, jaune, rouge, j'en aurai toujours six.

À chaque fois, pour faciliter les transferts futurs, je peux utiliser un autre jeu de plaquettes identiques pour montrer l'ordre en ligne, horizontalement, tandis que dans le récipient les plaquettes sont en colonne, verticalement.

 

Maintenant je prends un autre récipient fabriqué exprès, où je peux poser deux plaquettes à la fois (au lieu d'une) au fond du récipient. Au lieu d'avoir une colonne de six plaquettes, j'ai deux colonnes de trois plaquettes côte à côte.

J'ai modifié l'espace, mais j'ai toujours mes six plaquettes.

L'idée est de retrouver l'ordre.

Je vais donc aider à le faire retrouver chez la personne : je peux m'aider du modèle et la personne pointe avec ses deux index les mêmes plaques, la référence étant à gauche, l'exercice étant à droite.

Il y a plusieurs pistes, au moins trois, sur la disposition des plaquettes dans le second récipient : verticale, horizontale, boustrophédon.

En vertical, je fais deux colonnes. Pour la configuration A, rouge, orange, jaune, vert, bleu, mauve, cela fait la colonne de gauche : rouge, orange, jaune, et la colonne de droite : vert, bleu, mauve.

En horizontal, je fais deux lignes. Pour la configuration A, cela donnera une ligne rouge, orange, jaune, et la ligne du dessus vert, bleu, mauve.

En boustrophédon, je fais une ligne continue : pour la configuration A cela donne pour la ligne du bas : rouge, orange, jaune, et au-dessus du jaune il y a vert, à gauche du vert il y a bleu, à gauche du bleu il y a mauve.

Je suis le même protocole qu'avec le premier récipient : je cache, j'évoque, je vérifie.

Avec l'objectif de faire émerger la conservation du nombre (espace).

En saturant le temps, c'est-à-dire en explorant tous les ordres possibles.

 

Bien sûr on peut commencer avec quatre plaquettes seulement, voire deux, mais de préférence avec un nombre pair.

Plus le nombre sera grand, plus on explorera les différentes formes possibles du récipient.

Avec douze plaquettes par exemple, on aurat 1 x 12, 2 x 6, 3 x 4, 4 x 3, 6 x 2.

 

Ensuite, on augmentera le nombre de plaquettes, d'abord en perception, puis en évocation.

Et aussi le nombre de formes de récipient, en perception puis en évocation.

On prendra enfin un nombre de plaquettes que l'on ne comptera pas, et on les mettra dans différents récipients : un avec une colonne, un avec deux colonnes, etc. et on cherchera à vérifier que c'est bien le même nombre dans toutes les formes, puisque c'est la même colonne de départ partagée en deux, puis en trois ou en quatre, etc.

 

Et pour la conservation de la matière ?...

C'est que la taille des plaquettes est tellement petite qu'on ne les voit pas une par une, mais c'est le même principe...

 

 

 

Remarque : cela marchera peut-être mieux avec des plaquettes ou des objets en noir et blanc, comme les pions du jeu de dames. On alternera dans un premier temps les blancs et les noirs : par exemple blanc, noir, blanc, noir, blanc, noir. Puis on changera juste les deux derniers d'ordre : le blanc à la place du noir et le noir à la place du blanc, en intervertissant l'ordre, ce qui donnera dans notre exemple : blanc, noir, blanc, noir, noir, blanc.

Partager cet article
Repost0
4 juin 2013 2 04 /06 /juin /2013 09:00

Lorsque vous animez un dialogue de groupe, comment faire pour que chacun puisse faire part de ses introspections ?

Bien sûr, il y a l'approche habituelle : en utilisant la parole.

Il y a aussi d'autres pistes : le dessin.

Chacun fabrique des petits cartons, un pour chaque nature d'évocation : visuelle, auditive, verbale. Et quand vous demandez comment chacun a fait, on montre le carton ou les cartons représentant son itinéraire mental.

Pour les temporels, vous pouvez même proposez des cartons qui se plient, comme pour faire ensuite un petit livret dont on tourne les pages.

 

Question objet, vous pouvez fabriquer des cubes avec les symboles de chaque nature d'évocation sur les différentes faces.

 

Pour les symboles, j'utilise une fleur pour les évocations visuelles, des notes de musique pour les évocations auditives, une bulle de parole pour les évocations verbales.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de gestionmentale.org
  • : La gestion mentale dans tous ses états : être attentif, mémoriser, comprendre, réfléchir, imaginer n'auront plus de secrets
  • Contact

Recherche

Liens