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31 janvier 2022 1 31 /01 /janvier /2022 09:00
Avant de commencer cet article, je souhaite une bonne année 2022 à tous !  Puisse cette année nous permettre de nous libérer de la peur et retrouver foi en l'avenir, qu'elle nous apporte la joie de nous rapprocher des êtres qui nous sont chers, qu'elle nous procure la santé, tant mentale que physique.
Et maintenant, un peu de lecture ;-)
 
Charlotte est une jeune étudiante en panne dans sa vie. Elle s’est traînée au lycée et a passé son bac malgré l’overdose d’absurdité qui la rendait malheureuse comme les pierres.
Les confinements l’ont enfermée chez ses parents, obligée de suivre des cours en « distanciel ».
Peut-être était-ce la goutte de trop. Elle ne voit plus à quoi ça sert tout ça.
 
Ayant déjà travaillé avec elle par le passé, sa méthode de travail n’est plus en cause. Non, c’est vraiment la motivation. Pour utiliser le vocabulaire de mon « modèle Pacman » présenté en formation, c’est un cas de mutilation. En d’autres termes, la personne s’est coupée du sens pour ingérer des données. Il ne s’agit pas ici de mémoriser des choses qui n’ont pas encore de sens pour les comprendre plus tard. Il s’agit ici d’accepter d’ingurgiter des absurdités jusqu’à être dégoûtée de la vie.
Une façon de travailler est donc de trouver du sens aux épisodes de sa vie, aux données intégrées de façon brute, voire brutale.
Et pour Charlotte, voici une clef que j’ai trouvée qui pourrait être utile à d’autres.
Comme beaucoup de jeunes, Charlotte est sensible. La concurrence à tout prix, le mépris des valeurs humaines, tout cela la heurte profondément. Aussi je me hasarde à une explication.
Comment se fait-il que ces façons de pensée, et d’agir, brutales, aient pris le devant de la scène ?
Une conférence donnée par Emmanuel Todd au dialogue franco-russe en 2018 m’a ouvert tout un champ de réflexion. Par le passé Todd avait prédit l’effondrement de l’Union Soviétique à une époque où l’idée était risible, et cela tout simplement en regardant les courbes de natalité. En 2018, s’appuyant sur des faits, les données statistiques des naissances, des emprisonnements, des taux de suicide, etc., donc chiffres à l’appui, il énonce que la Russie va bien, que c’est un pays où la population s’épanouit, et qu’au contraire les États-Unis sont un pays où la population ressent un profond malaise. Déjà, cela surprend, car cela détonne par rapport aux discours ambiants des médias dominants.
À partir de ce constat dressé par Todd, poursuivons la réflexion. Après tout, quel conflit n’affecterait qu’un seul des pays impliqués ? Oui, l’idée est simple : un affrontement, quel qu’il soit, ne laisse aucune des parties indemnes. Quel est le rapport ? Eh bien, de 1947 à 1991, il y a une « guerre froide » entre les États-Unis d’Amérique et l’Union Soviétique. L’URSS s’effondre, et la Russie s’est rétablie depuis. Mais les USA ?… Pour gagner la guerre froide, ils ont lancé dans les années 1970 un libéralisme de guerre où les pauvres seront sacrifiés. Nous appelons ça le « néo-libéralisme » ou « l’ultralibéralisme ».
Parfois, la guerre oblige de sacrifier les plus faibles : Vercingétorix assiégé à Alésia, poussé dans ses retranchements, sacrifie les femmes et les enfants en leur interdisant l’accès aux vivres.
Vercingétorix perd la guerre des Gaules, mais les États-Unis gagnent la guerre froide. Pourtant, trente ans plus tard, le néolibéralisme est toujours de mise.
Cette parenthèse, ce mal nécessaire sur un temps restreint, doit se refermer.
L’humanité s’est construite sur la notion de partage, avec la création du langage, le souci des plus jeunes et des plus faibles d’une façon générale, l’encouragement de la diversité pour multiplier les points de vue dont la pluralité est utile en cas de crise pour trouver des idées pour s’en sortir. Le sacrifice des pauvres ou des plus faibles ne peut donc que relever d’une période anormale, la plus brève possible.
 
Je termine cette présentation des 75 dernières années de notre histoire…
Et Charlotte me regarde pour me dire : « Donc je ne suis pas obligée de bouffer les autres pour vivre. »
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23 septembre 2020 3 23 /09 /septembre /2020 08:00

Un jeune étudiant, un de ceux surpris d'avoir eu son bac, s'étonne de voir que je connais des dates historiques que lui n'arrive pas à apprendre (ni mémoriser, ni comprendre).
- Mais comment faites-vous ?
- Je pars du principe que bien sûr je vais mémoriser ce que j'entends, je lis, je regarde.
- Ah oui, moi c'est le contraire.
- C'est-à-dire ?
- Je pense que je ne vais pas mémoriser ce qui ne m'intéresse pas. Ou que c'est trop à apprendre.
- Cela ne vous intéresse pas, ou bien est-ce une excuse derrière laquelle vous vous retranchez pour ne pas faire l'effort de mémoriser ?...
- Mais mémoriser ça devrait se faire tout seul !
- Vous confondez ici différents sujets : comprendre et mémoriser, enfance et adolescence, cerveau et conscience, entre autres choses.
- Ah bon.
- Mais cela fait déjà un moment que nous travaillons ensemble, ce n'est pas notre premier entretien. Aussi je vais vous livrer un secret. Si je mémorise facilement, c'est que je sais que je ne sais pas, loin de là. Aussi j'ai toujours soif de savoir. Les choses se font toutes seules comme vous dîtes. Si au contraire je mettais en avant toutes mes connaissances, je pourrais être suffisant. Dans ce cas, comment apprendre quelque chose de nouveau quand on pense déjà tout savoir ? C'est beaucoup plus difficile.
- C'est une blague : comment pouvez-vous croire que vous ne savez pas, vous connaissez déjà tant de choses.
- Non, c'est très sérieux. Plus on connait de choses, plus on s'aperçoit qu'il y a encore tout un monde à découvrir et explorer, tant de choses à inventer et à faire, tant d'actions à mener, tant de gens à rencontrer. Cela permet de garder l'esprit frais. Au contraire, croire que l'on sait, c'est s'enfermer dans son savoir, le cloisonner et le laisser croupir, s'isoler du monde, vivre dans la suffisance de soi. Et quand le monde frappe à notre porte, il le fait toujours, nous sommes bien embêtés d'être obligé d'ouvrir notre porte ou notre fenêtre sur l'extérieur. Nous devons alors déployer une énergie immense pour accepter que nous devons apprendre. Et cet apprentissage nous demandera beaucoup d'énergie.
- C'est aussi simple que cela.
- Oui, l'attitude d'esprit donne le ton, et le reste suit. Si vous vous imaginez au-dessus de tout, apprendre quoi que ce soit vous oblige à vous baisser. Si au contraire vous imaginez la connaissance plus grande que vous, vous n'avez qu'à vous tenir debout sous elle pour la comprendre : elle coule de source, elle tombe comme une pluie de printemps sur une terre assoiffée. En anglais d'ailleurs comprendre, c'est se tenir debout -- stand -- dessous -- under : understand.
- Je vais y réfléchir...

Ce jeune illustre un des défauts de sa génération : la suffisance. Comment admettre son ignorance ou sa faiblesse quand une cour d'amis vous admire sur les réseaux sociaux ?... Quand il suffit de cliquer pour trouver une erreur dans le discours d'un prof ?
C'est le même défaut en dialogue pédagogique : si nous croyons tout savoir de l'autre, qu'apprendrons-nous de lui ?... Si au contraire nous admettons notre inévitable ignorance, notre écoute sera guidée par ses paroles. Sa cohérence interne nous apparaîtra avec toujours plus de clarté sans les ornières de nos préjugés.

Frédéric Rava-Reny

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26 août 2020 3 26 /08 /août /2020 23:50

Vous êtes un jeune sensible et la crise du COVID vous démotive ? L'absurdité du monde des soi-disant adultes vous a explosé au visage. Pourquoi donc grandir dans cette mascarade généralisée ? Étudier, faire des efforts, pourquoi faire ?
Je suis d'accord avec vous, pour qui connaît la Chine (populaire), s'attendre d'elle en 2019 qu'elle avoue être frappée d'une épidémie, c'est un peu comme si dans les années 40 on avait attendu que le IIIe Reich publie des statistiques sur son nombre de victimes polonaises.
Que des adultes soient surpris de la réaction de Donald Trump, cela dénote une ignorance du personnage.
Quant à croire que l'OMS émette des avis impartiaux, je vous le concède, cela relève de l'irénisme (irénisme : terme littéraire désignant le monde des Bisounours).
Alors, on continue de grandir ou bien on se réfugie derrière un écran (de fumée, d'excuses, de PSP...) ?

Un remède : bien regarder le documentaire Chine-USA, la bataille de l'OMS, disponible sur Arte jusqu'au 28 août.
Si vous le suivez avec attention, vous découvrirez non seulement le rôle de l'OMS dans la crise du COVID, mais aussi pourquoi il est important de continuer d'apprendre le chinois malgré le totalitarisme en place à Pékin, de poursuivre ses études et de s'intéresser aux affaires du monde qui est aussi le vôtre.

Je reprends. Déjà, l'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé, est en réalité victime de la crise du COVID car elle se trouve prise entre la Chine d'un côté et les États-Unis de l'autre. Vous croyez que cela ne vous concerne pas, vous avez tort. Voici pourquoi.
Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, les gens qui se sont battus pour la liberté et la paix dont VOUS bénéficiez ont réorganisé le monde pour qu'il aille mieux (et vous avec !).
Ils créent ainsi l'OMS, pour que chaque être humain puisse avoir accès à la santé.
Et même en pleine guerre froide (1946-1991), alors que les États-Unis d'Amérique et l'Union Soviétique s'affrontent, leurs médecins travaillent ensemble partout dans le monde grâce à l'OMS. Et font même disparaître en 1980 la variole, maladie vieille de 5.000 ans...
Mais alors, que s'est-il passé ?...
Un aveuglement. Vous, le monde des grandes personnes vous effraie. Les grandes personnes, elles, ont peur de voir la Chine telle qu'elle est : un état totalitaire. On a tellement peur d'elle qu'on préfère dire "autoritaire" plutôt que "totalitaire". Et pourtant.
Quand le COVID éclate, en décembre 2019 quelques médecins chinois alertent leur gouvernement qu'une épidémie est bien là. Que fait ledit gouvernement ? Il envoie la police les arrêter pour diffusion de nouvelles alarmistes. Un certain nombres mourront en prison.
Pékin veut contrôler le présent, le passé et l'avenir. Tout Chinois qui dit quelque chose qui ne lui plaît pas peut le payer de sa vie.
Une excuse pour arrêter d'apprendre le chinois ?... Non : il faut des personnes pour dialoguer et aider ces Chinois remarquables, comme ces médecins qui donnèrent l'alerte.
Et puis, si on regarde, on parle aussi chinois à Taïwan, le pays qui a le mieux géré le COVID. Comment ? Comme Pékin leur interdit d'être membre de l'OMS, Taïwan a dû se débrouiller tout seul. Résultat : 7 morts... Pour 23 millions d'habitants.
Comment ont-ils fait ? Simple : ils parlent chinois, ils connaissent bien la Chine leur voisine, ils ont appris qu'il fallait apprendre à penser par soi-même et ne pas faire une confiance aveugle à Pékin.
Et Taïwan est une vraie démocratie, avec de vrais élections, la liberté d'expression et des contre-pouvoirs efficaces ! Quatorzième puissance mondiale... (ASUS est taïwanais...)
La crise du COVID nous montre donc que nous avons fait confiance à des gens qui ne la méritaient pas : quand la Chine disait que tout allait bien, nous aurions dû écouter les voies discordantes comme a fait Taïwan. Ah, si plus de gens parlaient chinois, et notamment des gens sensibles ou intelligents ou courageux (ou les deux ou trois en même temps), nous n'en serions pas là ! Alors qu'attendez-vous pour vous y (re) mettre (au chinois) ?...

Mais l'OMS a-t-elle toujours été aussi crédule face à la Chine ?
Non, au contraire. En 2002, un autre coronavirus, le SRAS, apparaît en Chine. Pékin cache les morts mais l'épidémie arrive à Hong-Kong. L'OMS le sait, que va-t-il se passer ?... Comme avec le COVID, dire que tout va bien ?... Non, l'OMS va faire son travail. Sa directrice, Mme Brundtland était pédiatre, et aussi pendant dix ans premier ministre de la Norvège. Elle n'a pas froid aux yeux. Elle arrive à faire plier la Chine qui devra partager ses données sur le SRAS. Du coup l'épidémie est maîtrisée.
Comme quoi, et c'est un point important, il existe des hommes politiques doté d'humanité et au service des gens. Il ne faut donc pas se décourager en pensant que tout pouvoir est forcément corrompu ou que les organisations internationales sont aux mains des gens mesquins. Non, cela dépend de chacun de nous. C'est à nous de nous impliquer dans la vie du monde. Si nous ne faisons rien, nous laissons le mal agir. Mais souvent nous avons peur de la brutalité : elle nous terrifie et nous lui laissons le champ libre. C'est à chacun d'entre de s'investir dans la vie. À nous de choisir à quel poste de responsabilité nous voulons avoir accès, de boulanger amoureux de son travail à homme politique soucieux du bien-être des gens. Prenons notre place, ne la laissons pas aux mesquins, aux envieux et aux incapables !

Mais si l'OMS a réussi à faire ça en 2002, en sauvant autant de vies, pourquoi, me direz-vous, un tel échec en 2019 et 2020 ?... C'est que Pékin est furieux depuis 2002 d'avoir été obligé de dire la vérité au monde entier. Il lance alors une stratégie de prise de contrôle de l'OMS. Comment est-ce possible ? Au début de son histoire, l'OMS était aux mains des pays du Nord. La décolonisation arrive, l'économie mondiale se déploie : on assiste alors à une bascule en faveur des pays du Sud. Pékin se présente en champion des pays du Sud. Le directeur général actuel était SON candidat. Il n'allait pas dire qu'il y avait un problème en Chine !... Dans le même temps, les membres de l'OMS se polarise en camp américain et camp chinois. Washington sent le pouvoir lui échapper, alors qu'il donne beaucoup d'argent à l'organisation. Quand il la surprend en flagrant délit de mensonge, Trump décide de la quitter.
Et nous dans tout ça, Français ou Européens, c'est bon pour nous ?... Non car Pékin comme Washington veulent radicaliser le monde alors que nous avons tout intérêt à ne pas entrer dans un monde binaire. Lorsque les gens se radicalisent, on est obligé d'être pour ou contre, de choisir un camp, mais est-ce bon pour vous ? Et quand on appartient à aucun des deux camps, car l'Europe n'est ni chinoise ni américaine, que faire ?...
Nous avons tout intérêt à développer notre diversité : nous devons rencontrer des idées différentes qui obligent à s'assouplir. Le travail scolaire est génial pour ça !

Apprenons donc le chinois, assumons qui nous sommes en choisissant une profession (ou plus) qui nous plaît, investissons-nous à fond dans nos études.
Autrement les gens mesquins prendront notre place et se cachant derrière un masque. Et nous, derrière le nôtre.

Alors, bas les masques !...
Et au travail...

Aux jeunes démotivés par le COVID (et l'OMS)
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8 mai 2020 5 08 /05 /mai /2020 08:00

Nathan, douze ans, s'interroge sur l'allemand. Apprendre une fois encore des choses absurdes risque d'être la fois de trop. Mais qu'est-ce donc que tous ces cas à apprendre, le nominatif, l'accusatif, etc. ?...
Retrouvons un peu de sens, car, contrairement à ce que nous croyons souvent, ce que nous apprenons est loin d'être insensé contrairement aux apparences.

Apprendre une langue, c'est apprendre un autre point de vue sur le monde : cela rafraîchit l'esprit car cela nous sort de nos évidences.

L'allemand (sans majuscule à allemand donc je parle de quelque chose, ici, de la langue ; si je voulais parler d'un être, je mettrai une majuscule : l'Allemand), l'allemand va se poser cinq questions face à une situation.

La première : on se repose ou non ?
Il y a plein d'autres façons de la dire. C
'est un point de vue statique ou dynamique ? Envisage-t-on les choses comme si elles bougeaient ou comme si elles ne bougeaient pas ? Un appareil photo suffit ou une vidéo est nécessaire ?

Si c'est un point de vue statique, en grammaire on dit qu'il y a un verbe d'état.
Si c'est un point de vue dynamique, en grammaire on dit qu'il y a un verbe d'action.

 

Examinons le point de vue dynamique. Les quatre autres questions correspondent à chaque cas. Elles sont simples car si une langue était trop difficile, personne ne pourrait la parler ! Et les enfants n'arriveraient pas à l'apprendre, elle finirait par disparaître.

Donc, quatre questions simples (je n'ai pas dit faciles, j'ai dit simples).
Pour savoir à quel cas est un nom, etc.

Première question : est-ce l'acteur principal ?
Oui : c'est au nominatif.
Non : deuxième question.

Deuxième question : est-ce que ça pourrait le devenir ?
Oui : accusatif.
Non : troisième question.

Troisième question : est-ce qu'on fait ça pour ou contre lui ?
Oui : datif.
Non : quatrième question.

Quatrième question : est-ce qu'on parle de lui ?
Oui : génitif.
Non : il y a une erreur quelque part...

Nathan est très content : finalement, il y aurait bien du sens à trouver, et ça change tout.

Je lui donne quelques phrases pour s'entraîner.
L'une d'entre elles pour exemple :
Pierre écrit une lettre à Paul dans le salon.

Pierre : est-ce l'acteur principal ? Oui. Au nominatif.

Une lettre : est-ce l'acteur principal ? Non.
Est-ce que ça pourrait le devenir ? Oui : Une lettre est écrite par Pierre. Une lettre (à Paul) est écrite dans le salon par Pierre. Donc, une lettre, accusatif (en français on dirait COD !).

à Paul : est-ce l'acteur principal ? Non. Pourrait-il le devenir ? Non (À Paul, Pierre écrit une lettre dans le salon. C'est la même scène.)
Est-ce qu'on fait ça pour ou contre lui ou elle ? Oui. Datif : à Paul est au datif.

dans le salon : est-ce l'acteur principal ? Non. Pourrait-il le devenir ? Non. Est-ce qu'on le fait pour ou contre lui ? Non. Est-ce qu'on parle de lui ? Oui. Génitif.

 

Voilà, cela n'explique pas tout, cela ne fait pas tout, mais cela redonne du sens, et du coup une lueur d'espoir...

 

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29 janvier 2019 2 29 /01 /janvier /2019 10:00

2019 vient de commencer. Bonne année à tous !
C’est le temps des bonnes résolutions.
Mais à quoi servent les bonnes résolutions ?

À choisir un objectif, et ce faisant, à exercer notre liberté, non seulement de rêver, mais de vivre. Car une fois que nous savons ce que nous voulons, nous pouvons déployer toutes nos richesses intérieures, toujours mésestimées, pour l’atteindre.

Par contre, si nous ignorons où aller, nous errons dans notre vie : nous nous sentons perdus, démotivés.

Aussi, l’objectif est primordial. Dans notre vie de tous les jours, il est la destination de nos vacances. Nous en rêvons et en même temps, si nous voulons transformer notre rêve en réalité, nous nous renseignons sur comment atteindre le lieu rêvé : à pied, en voiture partagée, en train, en avion... Nous devons aussi trouver un hébergement : chez l’habitant, dans une auberge de jeunesse, à l’hôtel... Nous anticipons également tout ce que nous pourrons faire là-bas quand nous y serons. Et la tête dans les étoiles, nous gardons aussi les pieds sur terre. Nous économisons jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, pour atteindre le but fixé.

Cela peut sembler métaphorique, mais il en est de même pour chaque objectif que nous aurons choisi : comment l’atteindre, que faire une fois atteint, que faire chaque jour, chaque semaine, chaque mois pour s’en rapprocher ? Et faire un point chaque jour, chaque semaine, chaque mois pour voir où nous en sommes dans notre avancée.

Prolongeons encore la métaphore pour trouver des moyens d’action concrets. Parfois, nous trouvons une photo du lieu de nos prochaines vacances et l’accrochons au mur comme cible à atteindre. Faisons de même pour notre objectif : affichons-le comme fond d’écran pour y penser sans cesse.

Maintenant que 2019 est là, donnons-nous de bonnes résolutions. Écrivons-les, affichons-les et pas que dans notre mémoire ou le secret de notre cœur. Illustrons-les par une photo ou un objet qui deviendra familier. Et transformons le temps qui toujours s’enfuit en une succession d’instants dont chacun nous rapproche du moment où notre rêve prendra vie, et où notre vie deviendra notre rêve.

Bonne année 2019 ! Avec mes meilleurs souhaits.

Frédéric Rava-Reny

 

 

 

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12 octobre 2018 5 12 /10 /octobre /2018 08:00

Nous pouvons attendre de nous réveiller un jour avec une motivation qui nous permettra d'aller en cours ou d'affronter les situations pénibles de la journée. Mais nous risquons attendre longtemps.

 

Pourquoi ?

 

Parce que dans une attente passive, le temps passe comme le train que regardent les vaches, sans les emmener en voyage vers de plus verts pâturages.
Une des racines profondes de la démotivation est la passivité, la croyance que non, nous ne pouvons rien faire, rien à rien. Or nous pouvons agir. Bien sûr, nous ne pouvons pas contrôler l'océan, mais cela n'empêche pas de prendre la mer et d'arriver à bon port. Nous ne pourrons pas changer la vie, mais nous disposons de suffisamment de capacités pour diriger notre vie.
Des films comme Le fabuleux destin d'Amélie Poulain illustrent cette possibilité de changer le cours des choses malgré une vie « banale ». Amélie Poulain pourrait sombrer dans la morosité du quotidien, céder à la tentation de se laisser aller et laisser agir les méchants à leur guise. Or elle n'en fait rien. Elle agit et change non pas l'univers mais le cours des choses, la vie des êtres qui l'entourent et en retour la sienne même.
Comme le disait Wang Yangming, un des quatre grands maîtres du confucianisme : « Agir est facile. »

 

Mais comment agir, comment en entretien sortir de cette passivité ?
Voici trois pistes.

 

Tout d'abord, distinguer « cerveau » et « conscience ». Pourquoi ? Si nous sommes le jouet de notre cerveau, nous retombons dans une passivité du style : « Je n'y peux rien, c'est mon cerveau ! » Tout devient alors inéluctable. Or c'est faux, le cerveau, organe plastique, est sensible à nos pensées qui le modèlent. Comme la poule et l’œuf qui s'engendrent mutuellement, notre cerveau est la base biologique de nos pensées qui en retour l'influencent. Ainsi, non seulement nous aurons notre mot à dire, mais le dernier mot.

 

Puis, comprendre que le temps de l'enfance est révolu, cette période d'insouciance (pour nous) où notre cerveau ou nos parents se souciaient de tout pour nous à notre place. Nous sommes devenus grands, au moins pour notre cerveau qui attend des instructions. En l'absence desquelles il tombe en déshérence. Pour comprendre corporellement cette situation, appuyez sur l'accélérateur de votre voiture ou pédalez à toute allure, et soudain arrêtez d'accélérer et de toucher votre volant ou votre guidon. Votre voiture ou votre vélo continue d'avancer, tandis que vous voilà réduit à une passivité totale. Il manque de votre part impulsion et orientation. Nous pouvons ainsi nous sentir démotivés tout simplement par oubli de notre part de responsabilité : c'est à nous d'orienter le cours de notre vie, en la prenant en mains.

 

Enfin, découvrir les trois éléments indispensables à toute activité réussie. Pour cela je donne trois activités. Je commence toujours par une activité de réussite (certains préfèrent commencer par faire vivre une situation d'échec à leurs élèves ou leurs stagiaires, histoire de bien montrer qui est le maître - je les laisse à l'inconscience de leurs actes). La personne ayant réussi une activité, elle dispose d'un matériel mental qu'elle a elle-même élaboré et que nous explorons ensemble. Je propose ensuite une activité où elle n'a pas de matériel mental à sa disposition, et où elle est donc condamnée à échouer. Ces deux activités, l'une réussie et l'autre non, permet d'établir une comparaison et de rechercher les conditions du succès. C'est bien l'activité mentale, la passivité engendrant inéluctablement l'échec. Nous terminons par une troisième activité, du style "test d'attention". Je montre ainsi le troisième élément indispensable à toute réussite : l'objectif.
Et il se trouve que c'est à chacun de nous de se fixer ses propres objectifs...

 

La passivité se nourrit d'une méconnaissance de la conscience, de la responsabilité que nous avons à la développer, des moyens de la faire grandir. Cette ignorance engendre la démotivation. Une connaissance plus grande de ses ressources conscientes et du rôle que nous avons à jouer dans notre propre vie alimente la motivation. Qu'attendons-nous pour agir maintenant que nous savons que faire ?...

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7 mars 2018 3 07 /03 /mars /2018 16:00

Pour être attentif, il faut donner une direction à sa pensée (un projet) et mener une action. L’action consiste à se fabriquer un souvenir (évoquer). On peut évoquer de façon concrète (en P1), conventionnelle (en P2), logique (en P3) ou personnelle (en P4), et bien sûr un mélange de ces quatre façons dans des proportions personnelles.

Fabriquer des souvenirs en P4, c’est faire des associations personnelles – ce que La Garanderie nommait des opérations élaborées. Le souci, à l’école, c’est que cette touche personnelle n’est pas forcément bien vue : de l’humour, des métaphores, cela peut sembler comme un manque de sérieux. Aussi, par auto-censure, ou suite à des remarques désobligeantes des enseignants, l’élève va cesser de se fabriquer ces souvenirs personnels. Le nombre de souvenirs diminuant, l’attention diminuera aussi, et surtout l’intérêt. Le cours va devenir fade, jusqu’à tomber dans la dépréciation complète, et l’élève dans la dépression scolaire.

Mais qu’est-ce qui dérange dans le P4 ?...

Quand le P4 consiste à prolonger ce qui est donné, cela peut encore passer. L’enseignant montre quelque chose, l’élève va trouver la suite, l’extension : ce prolongement, s’il n’est pas trop original, peut passer et être accepté ou toléré. On dira à l’élève que l’on verra ça plus tard, ailleurs. Au début, l’élève prend son mal en patience : il est encore un enfant, il croit aux promesses des lendemains qui chantent que lui présentent la grande personne qui lui enseigne. Mais souvent, cet espace (ailleurs) et ce temps (plus tard), ne viendront jamais. Ou trop tard, quand le temps de l’attente aura érodé la curiosité de la jeunesse. Et souvent le jeune n’aura jamais dans les années ultérieures de sa scolarité les réponses à ses questions, les fameux « pourquoi ? » de l’enfance ou les « à quoi ça sert ? ». Adolescent, jeune adulte, que voit-il en se regardant dans la glace, sinon l’envers du décor et le côté obscur de la réalité ?... Le monde s’est désenchanté. Certains sombrent ainsi dans le nihilisme (l’univers est privé de sens), d’autres dans le solipsisme (le monde est la projection de ma pensée donc je fais ce que je veux), et une poignée dans un prêt à penser comme les intégrismes et terrorismes de tous ordres. Rien de surprenant que les zombies soient devenues les idoles des jeunes : c’est leur vrai visage, des morts vivants assoiffés de cervelle, métaphore sombre des êtres avides de sens (cervelle fraîche) aux rêves brisés (morts) qu’ils sont devenus (vivants malgré tout).

Et cela, rien qu’avec la version la plus acceptable socialement du P4, le prolongement. Qu’en est-il donc des deux autres ?...

Quand le P4 consiste à trouver une alternative à ce qui est proposé, à détourner ce qui est présenté, là, le représentant de la loi (P2) que représente le professeur peut se fâcher plus rapidement.

On ne dira plus de la personne qu’elle est inventive, mais qu’elle est excentrique, pas qu’elle est originale, mais qu’elle outrepasse les limites, qu’elle jette les germes de la contestation dans la classe. L’élève bien sûr ne comprend pas, car c’est juste ça façon de penser le cours, d’y être présent, d’être attentif. L’enseignant ou le parent gagnerait à être plus attentionné face à cette forme d’attention. Que le jeune indique un contre-exemple n’est pas la marque d’une contestation, mais d’une intégration personnelle, de son activité intellectuelle véritable.

Et quand le P4 consiste à combiner ce qui est présenté avec d’autres éléments, l’enseignant pourra hurler au bricolage, critiquant amèrement un salmigondis de concepts n’ayant rien à voir ensemble... alors que c’est justement cette combinaison personnelle qui marque le sceau d’une véritable activité cognitive de la personne.

 

Que ce soit par prolongement, par détournement ou par combinatoire, l’humour sera toujours suspect en cours, les apports personnels douteux, les comparaisons lointaines hasardeuses...

Alors l’enfant dont les yeux brillaient en faisant du P4 va commencer à s’éteindre. Il n’apprendra même pas « par cœur » au sens véritable du terme, car quand on met du cœur à l’ouvrage il y a de la joie, il apprendra une convention dénuée de sens, donc un arbitraire. Surtout il ne faut plus chercher à comprendre quoi que ce soit, c’est ainsi, voilà tout.

Voilà comment tout un pan de notre jeunesse s’éteint sur les bancs de l’école, et qu’au lieu de développer la capacité de choix, vitale pour nos démocraties, nous apprenons à notre jeunesse à obéir sans pensée, faisant le lit de toutes les violences.

Il est plus que temps de redonner sa place à l’humour, à la métaphore, à la quatrième porte de la pensée que La Garanderie avait nommé « paramètre 4 » : enrichissons nos cours et nos vies des prolongements, des mutations, des alliances entre les concepts, entre les choses et enfin entre les êtres. Il en va de la vie même de nos sociétés. L’humour, c’est très sérieux.

Frédéric Rava-Reny

 


Enseignant-chercheur en sciences cognitives à l’IFeP – Initiatives et Formations en Pédagogies – émanation européenne de l’IF, association fondée par Antoine de La Garanderie en 1978.
Son axe de recherche est l’hypothèse de l’existence d’un noyau central commun à toutes les disciplines – scientifiques, littéraires, sportives, techniques et artistiques.
Dans le cadre de son étude menée depuis 1983, l’alternance enseignement-recherche, terrain et théorie, dans ces différentes disciplines lui a permis d’éprouver la validité de ses découvertes.
 

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22 mai 2017 1 22 /05 /mai /2017 08:00

Pour chaque notion nous disposons de deux regards distincts, chacun l'éclairant à sa manière. Techniquement, nous les appelons "espace" et "temps", mais ils peuvent porter bien d'autres non.

Lorsque nous ne comprenons pas, nous pouvons toujours chercher à changer notre regard, basculer de l'un à l'autre.

Dans un problème de pesée, nous pouvons utiliser une balance électronique sans succès. Une seule balance nous oblige à procéder à des pesées successives, l'une après l'autre. Si cela ne marche pas, nous pouvons changer de regard et rechercher ce qui nous permettrait d'avoir toutes les informations en même temps. L'idée d'une balance à plateau arrive alors à point nommé.

Pour chaque notion, nous pouvons rechercher le point de vue spatial et le point de vue temporel, car ils existent forcément. Savoir que leur existence est obligatoire nous permet de nous motiver pour la trouver.
Prenons la notion d'équilibre. Que serait un équilibre spatial et l'un temporel ?... Changeons pour des synonymes. Que serait un équilibre statique et un dynamique ?...
Remplissons d'eau un évier bouché : c'est un équilibre statique. Retirons le bouchon et faisons en sorte de faire couler autant d'eau qu'il en sort : c'est un équilibre dynamique.

Il y a donc toujours au moins une deuxième façon de voir les choses. Et en réalité beaucoup plus, de quoi avoir confiance dans notre capacité à trouver des solutions.

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Les notions d'espace-temps sont présentés :
- lors de la première séance d'un entretien individuel si on présente les 32 éléments de base de la pensée ;
- en entretien individuel ou en stage jeunes lors des séquences "Explorer la compréhension et la réflexion" ;
- dans les formations "Animer la classe en gestion mentale" le premier jour, "Connaître les bases de la pensée en mouvement", "Situer les écueils de la compréhension".

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15 septembre 2016 4 15 /09 /septembre /2016 11:00

- Gestion mentale, vous avez dit "gestion mentale" ?
- Eh oui. Parfois on porte le nom qu'on a choisi pour vous...
- Comment ça ?
- Eh bien ce nom ne vient pas de nous, mais de l'éducation nationale.
- Ah bon ?
- Oui, nous parlions à l'origine de "geste mental", et pas de "gestion mentale".
- Comment ça ?
- Eh bien lorsque vous pensez, vous ressentez sans doute votre pensée comme étant en mouvement.
- En effet.
- Et, au moins à certains moments, vous pouvez diriger votre pensée, par exemple en pensant volontairement à quelque chose.
- Oui, bien sûr.
- Un mouvement dirigé, c'est un geste. Et comme c'est dans la tête, c'est un "geste mental".
- L'expression est de La Garanderie ?
- Oui, mais il l'a prise chez Alfred Binet, un grand explorateur de l'intelligence du début du vingtième siècle.
- Et qu'est-ce que ça change de savoir qu'il y a des gestes mentaux.
- On peut apprendre un geste physique, comme la marche, l'escalade, le jeu d'un instrument de musique, non ?
- Oui.
- C'est la même chose pour un geste mental.
- D'accord, mais un geste physique je vois ce que c'est, alors qu'un geste mental, c'est quoi en clair ?
- C'est par exemple être attentif, réfléchir, comprendre, mémoriser, imaginer, les cinq gestes de bases dont tous les autres dont des combinaisons.
- Donc on peut apprendre à mémoriser ?
- Oui, on peut dire ça comme ça, même si en fait vous savez déjà mémoriser : on va simplement amplifier le mouvement naturel de la pensée, l'accompagner, l'amplifier.
L'idée est de restaurer la mobilité de pensée.
- Et cela sert à quelque chose ?
- Oui, d'un point de vue pratiquer, à augmenter l'efficacité de sa mémoire, de sa compréhension, de son attention... par exemple.
D'une façon plus générale, cela permet aussi de contacter la quiescence.
- La quiescence ?... C'est quoi ?
- La quiescence est la qualité non-inquiète (quiet) de la conscience. Accomplir les gestes mentaux de façon déliée apporte un apaisement de la conscience.
- Comment cela est-il possible ?
- Ne pas savoir ce qui vous permet de réussir quelque chose, comme mémoriser, comprendre, réfléchir, imaginer, vous laisse à la merci de votre ignorance, d'où une certaine forme d'inquiétude en arrière-plan : aujourd'hui ça marche, mais demain ? Vous croyez que cela est due à une chance qui pourrait vous abandonner.
Savoir comment vous mémoriser, prêter attention, etc., vous permet de pouvoir le faire quand vous le souhaitez. Cela apporte une sécurité, donc une sérénité.
C'est une façon d'expliquer parmi d'autres.
- Parce qu'il y en a plusieurs ?
- Oui, il y a toujours plusieurs façons, c'est ce que nous montrons : la diversité des chemins.
- Combien y en a-t-il ?
- Si on devait les compter, on en trouverait des milliers, et plus encore !
- Hou la, cela a l'air compliqué alors.
- Oui et non. Avec dix chiffres, de zéro à neuf, on peut écrire des milliers de nombres, et avec les vingt-six lettres de l'alphabet, des milliers de mots. Ici, c'est pareil.
Le nombre d'éléments de base est limité : il y a les cinq gestes par exemple, mais leur combinaison est immense.
- Seulement cinq éléments de base alors ?
- Non, j'en ai trouvé 32.
- 32, mais combien de temps faut-il pour tout voir ?
- Déjà, dans les deux premiers jours de formation, "Découvrir sa gestion mentale", j'en montre dix. Les autres notions sont montrées par la suite.
- Ça c'est en formation, mais si on veut travailler seul, comme pour un élève au lycée, au collège... ?
- Pour les jeunes, il y a aussi des stages, en groupe, et quand on travaille en individuel, il y a des entretiens, comme pour les adultes d'ailleurs.
- Et en individuel, combien de temps ?
- Je peux montrer les 32 éléments de base en dix minutes, mais pour les expliquer, il faut un peu plus de temps. En général, six heures, la durée d'un bilan standard de gestion mentale, suffisent pour les montrer de façon opérationnelle.

Interview de Frédéric Rava-Reny

© Frédéric Rava, 2016 - Tous droits réservés

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4 juin 2016 6 04 /06 /juin /2016 10:15

Être attentif, cela n'existe pas, ce qui existe, c'est être attentif à quelque chose. Être attentif nécessite un contact sensoriel (à la chose avec laquelle nous allons être attentive/attentif), une évocation (un souvenir), et une direction de pensée (le projet, l'intentionnalité).

Être attentif à quelque chose, c'est y penser. C'est donc faire le plein, intérieurement, de cette chose. Rechercher à faire le vide intérieur pour accueillir la nouveauté est donc inefficace. Être attentif, c'est se remplir et non se vider. Nous changeons tout simplement de pensée.

De la même façon que le geste mental et le geste physique se font écho, le corps et l'esprit sont des métaphores de l'un et de l'autre. Observons comment nous faisons pour chasser le goût de quelque chose. Par exemple, nous mangeons des fraises mûres. Et nous tombons soudain, en la goûtant, sur une fraise un peu pourrie. Que faisons-nous ? Nous la crachons, et puis ? Nous pouvons nous rincer la boucher avec de l'eau. Et si nous n'en avons pas ?... Nous en mangeons une autre pour chasser le goût de la dernière et en contacter un nouveau. Il n'est donc pas nécessaire de faire le vide, faire le plein d'une nouveauté suffit.

Que faisaient les acteurs après avoir subi le fort éclairage de la scène ? Ils se mettaient dans une pièce tapissée de vert, couleur qui repose les yeux. Visiblement, ce serait plus efficace que de garder les yeux fermés. Au lieu de faire le vide (ne plus voir), ils faisaient le plein d'autre chose (la couleur verte).

Que faisons-nous dans un sport où nous pouvons tomber (le cheval, le ski...) lorsque nous chutons ? Nous recommençons le plus rapidement possible. Pour éviter que le goût de la chute subsiste en nous. Pourquoi ? Car penser à rien n'est pas possible, nous continuons de penser avec l'expérience disponible. Si c'est celle d'un échec, nous risquons de le ressasser. Et de nous y enfermer.

Aussi, et c'est là une pratique pour garder la motivation, lorsque nous vivons un échec, il est important de vivre le plus rapidement possible un succès dans le même domaine ou un domaine le plus proche possible. Autrement nous risquons de garder l'échec en tête et mettre en échec notre motivation.

Puisque nous pensons forcément à quelque chose, faisons en sorte que ce quelque chose nous apporte joie et réconfort.

Devrions-nous alors bannir toute pensée de situations échouées ?... Ce serait excessif. Nous pouvons réfléchir dessus en recherchant comment nous pourrions faire, lorsque l'occasion se présentera de nouveau, pour réussir. Nous apprenons ainsi de nos erreurs (elles sont d'ailleurs indispensables pour apprendre) en trouvant le moyen de les éviter et celui de réussir.

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